Aujourd’hui, nous mettons à l’honneur nos conducteurs Grand Tourisme et nous échangeons avec Salah Otmani.

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

🗣 Salah : Je m’appelle Salah Otmani et j’ai 50 ans. Je travaille chez Cars Garnier depuis 2001. J’ai débuté par le transport scolaire la première année. Par la suite, j’ai commencé à faire un peu de tourisme en double équipage. J’ai rapidement réalisé que ce domaine me plaisait énormément, et j’ai donc décidé de m’y consacrer pleinement.

Qu’est ce qui vous a motivé à devenir conducteur de cars ?

🗣 Salah : J’ai toujours travaillé dans le secteur du tourisme. Avant de rejoindre Cars Garnier, j’étais agent technique dans une agence de voyage, au Maroc, où je m’occupais des ventes, des excursions, des soirées… et j’accompagnais également les clients lors de visites ou dans des restaurants. En arrivant en France, j’avais envie de continuer dans ce domaine. J’ai eu l’opportunité de commencer comme conducteur chez Cars Garnier. J’ai toujours aimé ce secteur, c’était donc une suite logique à ma carrière.

Quelle formation avez-vous suivie pour devenir conducteur ?

🗣 Salah : Quand je suis arrivé en France, j’avais déjà le permis D. J’ai donc suivi la FIMO (Formation Initiale Minimale Obligatoire), ce qui m’a permis de commencer à conduire. Tous les cinq ans, nous devons également suivre la FCO (Formation Continue Obligatoire), qui nous permet de nous remettre à niveau et de rester informés sur les évolutions du secteur. La première FCO dure un mois, puis les sessions suivantes durent cinq jours.

Pour être conducteur, il faut donc suivre trois formations : le permis D, la FIMO et la FCO.

Pouvez-vous nous décrire une journée typique dans votre vie de conducteur de cars ?

🗣 Salah : Lors d’un voyage d’une semaine, les moments les plus difficiles sont l’aller et le retour. Il faut parfois conduire toute la nuit et charger les bagages. Cependant, une fois sur place, les journées sont très agréables. Par exemple, nous accompagnons les clients pour des visites, en les cherchant à leur hôtel et en les emmenant pour leurs activités. De plus, nous avons souvent l’autorisation de participer aux visites avec les clients.

J’ai eu la chance de visiter plusieurs pays comme la Grèce, les pays de l’Europe de l’Est, l’Italie, l’Espagne, l’Angleterre, le Portugal, l’Irlande, l’Écosse, l’Allemagne, la Sicile… Nous faisons souvent de longs trajets. Par exemple, pour aller à Cracovie en Pologne, nous partons à 14h pour arriver à 8h le lendemain matin. Ces trajets se font soit en double équipage, soit en relais.

Selon vous, après 23 années d’expériences, quelles sont les qualités qu’un conducteur doit avoir pour bien gérer son poste ?

🗣 Salah : Pour effectuer des voyages, il est essentiel d’avoir un bon sens de l’orientation. Il ne faut pas craindre les responsabilités et, surtout, il faut aimer le contact humain. Avoir un bon relationnel avec les clients est crucial. Il est important d’être à l’écoute des clients, de ne pas hésiter à solliciter leurs avis et de répondre à leurs demandes.

Quelle est la chose que vous préférez dans votre métier ?

🗣 Salah : Le voyage (rire).

J’adore voyager et être en contact avec les personnes. L’un des avantages de ce métier est qu’il n’y a pas de monotonie : chaque jour est différent. Nous n’avons pas les mêmes clients ni les mêmes destinations, ce qui nous permet de découvrir beaucoup de choses. C’est ce qui me plaît particulièrement.

Existe-t-il des villes où les conditions pour circuler en autocar sont particulières ?

🗣 Salah : Tout à fait. Par exemple, à Paris, Londres ou Barcelone, il existe des règles spécifiques à respecter. Pour rester informés de toutes les actualité dans les différentes villes, nous nous aidons beaucoup entre conducteurs en discutant et en partageant des informations. Nous informons nos collègues des changements survenus dans une ville ou demandons des renseignements à ceux qui y sont déjà allés avant nous. Il y a également des pages sur les réseaux sociaux qui nous permettent de rester à jour.

Pour vous donner une idée, en Italie, il y a un système de checkpoint. Nous sommes obligés de demander un droit de passage. Avant d’entrer en ville, il faut passer par les bureaux de checkpoint, paye pour la durée du séjour et pour toutes les villes que nous allons visiter. Cela nous donne le droit de circuler. Si nous ne respectons pas cette procédure, nous risquons de recevoir plusieurs amendes, qui peuvent être très élevées.

Avez-vous d’autres tâches à accomplir lorsque vous ne partez pas en voyage ?

🗣 Salah : Oui, par exemple, la semaine prochaine, je vais conduire sur la ligne FlixBus Lyon Perrache <> Bordeaux. Ces déplacements demandent énormément de concentration. Sur notre ligne Lyon Perrache <> Lorient, le trajet se fait en double équipage. Il faut être conscient que c’est un métier avec beaucoup de responsabilités et qui peut être très fatiguant.

Comment gérez-vous les situations difficiles ou imprévues avec les passagers ? (un passager qui ne se sent pas bien, un passager qui hausse le ton, qui n’écoute pas les consignes de sécurité…)

🗣 Salah : Je pense qu’avec l’expérience, on arrive à s’adapter facilement à toutes les situations. Pour moi, l’expérience est la clé de la réussite d’un trajet. Plus on est habitué à conduire et à transporter des clients, plus nos voyages se déroulent parfaitement.

Voyager est une expérience enrichissante, mais il y a parfois des situations difficiles à gérer. C’est pour cela que mon expérience me permet de mieux gérer ce genre d’imprévus.

Comment vous assurez-vous que le véhicule est en parfait état avant de commencer un trajet ?

🗣 Salah : Avant de commencer la journée, nous effectuons un contrôle complet du car. Cela inclut la vérification des niveaux, des pneus et un examen visuel pour détecter toute anomalie éventuelle. Nous bénéficions également du soutien de nos mécaniciens, qui font un excellent travail en cas de problème. Dès qu’il y a un souci mineur, nous le signalons immédiatement, ce qui nous permet de prévenir les incidents les plus graves.

Nous recevons beaucoup de retours clients très positifs à votre sujet, tant pour votre professionnalisme que pour votre conduite et votre adaptabilité. Selon vous, qu’est ce qui vous distingue et vous permet d’offrir une telle expérience client ?

🗣 Salah : (rire). J’adore vraiment mon métier. Quand on aime ce que l’on fait, on y met toujours un peu plus d’énergie. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est le contact direct avec les clients et la satisfactions de leur rendre service. Rien ne me procure plus de joie qu’un remerciement sincère, un sourire ou des retours positifs. Je suis toujours disponible pour mes clients, prêt à les aider en toute circonstance.

Hier par exemple, j’ai accompagné un groupe de personnes âgées, parmi lesquelles il y avait une personne en fauteuil roulant. J’ai passé toute la journée à leur côté, leur apportant mon aide. C’est gratifiant pour moi de pouvoir rendre service et lorsque je vois que cela leur fait plaisir, c’est le plus beau des cadeaux pour moi.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui souhaite devenir conducteur de cars ?

🗣 Salah : Pour devenir conducteur de cars, il est essentiel d’aimer ce métier. Cela implique d’apprécier la conduite, le voyage et le contact avec les clients. Il faut être prêt à s’investir pleinement dans son travail et avoir une réelle passion pour ce métier. Être conducteur ne se résume pas seulement à conduire ; il faut également gérer de nombreuses tâches en amont, respecter des réglementations strictes et être prêt à faire face à des situations imprévues.

Il est important de comprendre que ce métier peut également affecter la vie personnelle et familiale, car il peut impliquer des déplacements de plusieurs jours sur de longues distances. Ce n’est pas un métier facile mais c’est un très beau métier, quand on est passionné. Notre plus grande satisfaction réside dans le bon déroulement du voyage et dans la satisfaction des groupes que nous transportons.

Pour finir, si vous deviez décrire votre métier en un mot, lequel choisiriez-vous et pourquoi ?

🗣 Salah : En trois mots (rire) : se faire plaisir ! Cela résume tout ce que j’ai dit auparavant. Quand on est passionné par son métier, travailler devient un plaisir. Aider les autres fait de notre travail une source de bonheur constant !

Souhaitez-vous ajouter quelque chose d’autre ?

🗣 Alexandre ROGGÉ, directeur de Cars Garnier : Je rajouterai qu’il faut savoir gérer la RSE (Réglementation Sociale Européenne) aussi. Nous devons respecter scrupuleusement les temps de conduite, les pauses, les amplitudes horaires, ainsi que les périodes minimales de repos quotidiennes et hebdomadaires. Nos conducteurs Grand Tourisme ont généralement une grande expérience. Par exemple, ils sont formés pour éviter les erreurs de manipulation du chronotachygraphe. Les avertissements sonores 15 minutes avant une pause sont également essentiels pour respecter ces normes.

🗣 Salah : Absolument. En particulier pour les pauses, il est crucial d’expliquer aux clients qu’il est impératif de respecter ces temps de repos. Parfois, même si nous sommes déjà en retard, nous devons nous arrêter. Certains clients peuvent ne pas comprendre pleinement, mais nous n’avons pas d’autre choix. Heureusement, dans la plupart des cas, tout se déroule bien (rire).